rester vivant, quelle stratégie?

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4 min readMay 10, 2020

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art de manœuvrer habilement pour gagner, décider de perturber le status quo pour améliorer la situation, décider d’exister.

Distanciation physique ou sociale pendant plus de 50 jours, un temps pour l’introspection, mais sans miroirs : n’est ce pas essentiellement un replis sur soi, ses plaies, ses blessures. Pendant 50 jours, nous avons expérimenté l’autarcie, un fantasme “collapso” qui nous oblige à un inventaire précis de nos propriétés, de notre confort matériel strictement personnel. Au bout de 50 jours constater le coût de notre indépendance : l’autre est il un enfer ? ou un nécessaire autre moi? Si le libre service est l’allégorie des libertés individuelles, qui ne seraient que des tactiques pour tirer la couverture à soi, ne considérer que le risque pour soi … et en cela masques, écrans, murs, emballages, est un ratatinement du moi. Même en période de crise sanitaire, valoriser le collectif, le mélange des genres, le métissage des idées, la sensorialité, c’est préserver l’être au monde et aux autres. Un contrat social, entre les individus, qui permet d‘organiser la répartition de l’essentiel, la répartition de l’espace vital et de laisser s’exprimer les solidarités, qui n’est jamais donné, toujours en jeu.

Un contrat social toujours en évolution, mais toujours nécessaire pour exister dans la ville, dans le pays, parmi les pays. Au moment où chacun individuellement, dans sa chaire fait l’expérience de la nécessité de préserver son espace vital, de réduire sa dépendance, d’avoir les moyens de son indépendance pour se nourrir, pour récolter, pour se soigner, pour se protéger, pour se déplacer, pour gérer la fin de l’énergie facile, pour maîtriser l’information et la data … il devient évident que les rapports entre les populations des pays ne peuvent pas être limités à du trading haute fréquence type Monopoly, mais qu’à minima il faudrait les considérer comme une partie de Risk : comme fruits de stratégies nationales ou régionales.

Dans un jeu non fini, être bon élève à l’école de la guerre économique, ne peut pas être bon à exécuter les moyens, les armes, connus de tous : cost killing et économie d’échelles … Être le meilleur dans la guerre pour obtenir les ressources c’est être en capacité d’énoncer clairement ce que l’on souhaite à l’issue de l’échange, que cet objectif ait du sens concret (pas juste un ratio chiffré que l’on peut mesurer mais plus expliqué), qu’il est une valeur intrinsèque. La stratégie peut consister à être le meilleur à exécuter un plan partagé pour tous les joueurs … encore faut il être le meilleur en anticipation, pour ne pas subir un changement. La stratégie, et les leaders nés le savent, c’est d’être en capacité de définir ses règles du jeu.

Savoir jouer, c’est être en capacité d’anticiper l’interaction, c’est avoir le leadership nécessaire pour être perçu, compris et suivi. Dans le cas de la crise sanitaire, le Parti Communiste Chinois pour le moment gagne en imposant sa vision d‘un humanisme de la vie à tout prix, avec sa partie visible : le moyen du confinement stricte et la surveillance. Je ne sais pas si c’est bien, ou si c’est mal, où est la morale… mais la pression propagandaire construite sur les impulsions du thanatos, de la peur, produit et entretient un choc assez formidable pour faire dérailler l’ensemble de la population mondiale dans le “stay safe power”. Performances chiffrées du nombre de morts, contaminations, confinés, nombre de tests et de masques, nourries des moyens du Parti Communiste Chinois et ces vidéos d’obéissance civile … : ont stupéfié par la peur, partout dans le monde, les femmes et les hommes qui se sont collectivement déconnectés du principe naturel de vie, de mort … au risque de mettre en danger leurs propres moyens de survie …

Est ce que pour autant la violence d’un éros tout aussi mortifère, le “my power” ou l’injonction libertaire à se gaver sans aucune restriction, m’est plus sympathique ? Je crois, qu’elle a le mérite d’exister et de contrer l’hégémonie du “stay safe power”. Cependant ces deux visions impulsives du pouvoir semblent être deux faces d’un seul et même autoritarisme, contre lequel il serait urgent d’entrer en guerre.

Dans la culture qui peut se développer contre l’autoritarisme, les artistes brassent et malaxent les idées, les poètes subliment les esprits. La culture est le fond de ressources de l’entertainment, l’entretien, des populations ensemble, dans la même vision de l’être au monde. C’est le “soft power” qui a le pouvoir de fabriquer du consentement, la volonté dans la liberté. Comme une mécanique d’individuation dans un cadre partagé : la liberté créative est un moteur de la confiance. Pour exister parmi les grands autoritarisme, est ce que notre culture européenne, française est assez vivace ? Est ce que le “je t’aime moi non plus”, l’amour courtois du débat permanent peuvent nous donner la confiance nécessaire pour élaborer un “soft power” ?… est ce que nous saurons nous laisser surprendre par des leaders d’opinion qui ne jouent pas les précieuses ridicules, qui auront le courage de fourbir leurs arguments avec fierté ? (bisous Geoffroy Roux de Bézieux)

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des marques vivantes pour faire valoir les engagements, les efforts, les arbitrages des organisations à dépasser les status-quo économiques.

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