Paradoxe du Consommateur
de parade à la morale, à la morale de l’individu qui n’est pas que conso …
Le consommateur paradoxal, ce petit vicieux qui dit qu’il aime les émissions d’Arte, mais qui en fait regarde TPMP … “On te connait, on t’a bien paramétré avec nos supers datas et algorithmes extra-puissants. On aurait bien aimé te donner le meilleur, mais bon … comme on sait bien qu’en vrai ce que tu préfères c’est le Nutella et la vulgarité…” Le consommateur paradoxal, soit un concept génial pour les marketeurs et autres cyniques de tous crins : ce concept AUTORISE et même JUSTIFIE la facilité … la médiocrité.
Puis dans les années 00', les altermondialistes (salauds de gauchistes bolchéviks écologistes collabos) ont réveillé chez le consommateur, la conscience de son pouvoir sur la production, les conditions de la production et la valeur. Le consommateur a le pouvoir d’acheter … ou pas. Le consommateur est un “consomm-acteur”. Pour exercer son pouvoir, et parce que la technologie (la révolution numérique) l’a permis, les consommacteurs, ont plébiscité l’information sur les produits. Nous marketeurs cyniques avons bardés les packagings et les magasins de Label, Clean Labels, Logos, Picto, Icons, Emoticons … pour orienter les consos dans leurs arbitrages. Nous avons déporté sur les consommateurs, la responsabilité du tri de l’information, tri de ses émotions et tri de ses actions. Puis Yuka est arrivé.
Yuka est arrivé, et nous avons eu le sentiment de ne plus rien comprendre, de ne croire en plus rien, d’avoir perdu toute confiance. La consommation provoque une dissonance cognitive dans chaque individu. Une tension de moins en moins tenable entre son intelligence (ce qu’il peut comprendre du monde, de interactions dans le monde), ses croyances (ce qui organise ses pensées), ses émotions (ce qui conduit ses comportements). Et à force, parce que c’est tous les jours ou toutes les semaines que l’on doit faire ses courses, cette tension se fait de plus en forte, cette tension craque, et c’est la rupture …
La rupture, état à partir duquel un solide se sépare en parties disjointes. Un état à partir il va falloir reconstruire. Reconstruire une nouvelle orthodoxie contre la quelle nous individus, n’aurions pas besoin de s’arranger. Repartir sur des nouvelles bases sur lesquelles on se sentira en harmonie. Une nouvelle base d’alimentation (pourquoi manger de la viande ? qu’est ce qui m’autorise à manger de la chaire animale ? qu’est ce qui m’autorise à maltraiter un être vivant ?) Une nouvelle base d’identité (pourquoi acheter un camembert ? qu’est ce qui me garantit qu’il soit un reflet de l’excellence de la culture agricole et gastronome française ? c’est quoi un village français ? elles sont où les traditions françaises ?) Une nouvelle base d’estime de soi (qu’est ce qui est propre ? qu’est ce qui renvoie une belle image de moi ? est ce que j’ai encore besoin d’un nième t-shirt ?)
Ce questionnement, cette remise en question, ce travail de réadaptation est lourd, long, casse pied. Et plus on avance, plus on ressent l’hypocrisie d’un contrat social basé sur la consommation, la trahison des marques qui nous parlé de bonheur sans jamais le donner. Ce sentiment désagréable que l’on nous a rendu dingues, que l’on nous a détraqués pour mieux nous contrôlés.
Une rupture qui effondre la routine des entreprises, qui touche ses collaborateurs, qui pousse à questionner ce qu’elles vendent et produisent. Dans ce temps de rupture, les entreprises les plus performantes entrent en réflexion sur leur raison d’exister. Elles sont capables de se recentrer sur leur intégrité : histoire, expertise, savoir faire et talent. Leur talent comme un don qu’elles vont pouvoir offrir à leurs clients. Sur la base de cette intégrité retrouvée, la communication et les relations ont comme finalité la confiance. Ici le plaisir gustatif, Ici le patrimoine respecter. Ici un style singulier. Ces entreprises prospèrent en offrant ce qui peut être sincèrement un cadeau, une valeur ajoutée pour leurs clients.
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