mère, une professionnelle augmentée
Du fin fond de nos confins, combien de fois avons nous appelé, en quête d’attentions, d’intimités partagées, sensualités, réconforts, soutiens, amours … ne pas être tout seul ? J’ai beaucoup et souvent appelé, mais ces derniers mois ce n’était de solitude. C’est derniers mois j’ai embrassé pleinement mon nucléus Paul James Aimée et moi : deep deep deep dans notre famille. Deep deep deep avec les enfants. Les enfants, les autres dont je suis responsable, qui ne me doivent rien. Enfants symboles du #Deep, là où tout se touche, tout s’échange, où l’on ne vit que la vie des autres, tous les autres.
Emportée dans ce nucléus, il est arrivé que moi aussi j’appelle … pour me retrouver, pour m’aider, pour m’accorder quelque minute à penser, à me promener, à m’isoler. Il est arrivé que moi aussi j’appelle, tellement désolée de ne pas pouvoir plus, désolée de ne rien pouvoir promettre avec confiance, désolée d’avoir l’impression de les pousser de l’avant avec l’impression que mon passé, mon socle s’effrite comme du sable devenu trop sec…
Le temps passé avec les enfants pour maintenir quoiqu’il en coûte une certaine stabilité, un sentiment de confiance … La responsabilité (la vraie celle qui compte) que je m’ordonne envers eux dans cette époque où je ne sais plus, où ce que j’ai appris : être propre et polie, bien travailler à l’école … ne peut pas suffire à une promesse de belle vie... La charge mentale que je ne parviens pas à refourguer : rendez vous, maintenir un réseau de copains, les doudous, leur confort, les limites à faire respecter… J’appelle pour avoir l’énergie de continuer à choisir d’élever mes enfants, et non subir leur présence. Accueillir les enfants, laisser filer un peu de mes brumes, me retrouver transformée en mère … et employer l’énergie de cette métamorphose à les laisser grandir.
“Maman … parfois je me demande si tu nous élèves bien?” “Je ne sais pas…” Je fais de mon mieux, j’essaye de faire plus que de mon mieux, j’essaye de vous immerger de tout le meilleur, j’essaye de ne pas vous envahir de tout ce qui me fait peur. Je sais juste que je me sens nulle quand j’hurle en votre présence. Je sais juste que ma plus grande crainte est de casser votre talent. Je sais juste que vos égratignures et élans de saudade me font pleurer à l’intérieur…
Je sais aussi ce que j’ai appris avec vous. Évidement à avoir moins peur, à être plus sure de moi, plus rigoureuse dans mes organisations pratiques. Ça je m’y attendais. Ce que j’accueille avec vous, ce sont les rituels que l’on s’invente pour rythmer nos quotidiens parfois un peu trop vacants. Ce que j’accueille avec vous, c’est le goût à écouter les oiseaux, à être dans la nature plutôt que la traverser. Ce que j’accueille avec vous, c’est la patience de l’autre, se donner du temps pour faire atterrir ton jeu imaginaire. Ce que j’accueille avec vous, c’est toute l’énergie nécessaire à avancer encore un peu plus loin, ces quelques mètres de dénivelé qui ne sont rien et qui sont tout. Ce que j’accueille avec vous, c’est de devoir se parler, s’écouter, négocier dans un contexte où on gagne quand l’autre reste grand et beau. Deep les enfants, là où les limites sont si tendues car elles sont inaliénables … la limite de la possession, la limite de l’estime de soi, de l’amour de soi, de la fierté… la limite c’est toi, c’est moi. Je ne gagnerais pas sans toi, nous perdrons ensemble… c’est deep.
A l’heure où, confinés dans le nucléus… je me suis métamorphosée en mère et j’accompagne les marques vers la performance, de manière simultanée et totale. Je planifie les visios entre les soins aux enfants ou inversement. Je me promène avec derrière la tête la prochaine méthodologie. J’apprends de mes clients tout autant que j’apprends de mes enfants. Et oui, je l’affirme, mère, je suis une professionnelle augmentée ! Chaque parent investi dans l’avenir de ses enfants a peut être comme moi tiqué en entendant que l’on aurait brisé le rêve des enfants en supprimant une subvention de 4000 euros pour un aérodrome … N’ont ils jamais vu d’enfant, pour ne pas savoir qu’un enfant qui rêve coûte bien plus que 4000, 10000 ou 100000 euros : c’est sa vie qu’il met dans son rêve ! Mère, je suis une professionnelle augmentée d’un savoir qu’aucune grande école ne propose : quelles sont les conditions à mettre en place pour une entraide effective entre junior et sénior ? comment anticiper et gérer au long termes les frustrations ? apprendre à parler clair, s’écouter et surtout se célébrer quand ensemble nous avons craqué une position de confort unilatéral, pour établir un nouvel équilibre qui nous grandit tous.
Allez James et Aimée ! allons encore un peu plus loin, plus haut ! I don’t beleive in status quo, I just beleive in Paul James Aimée and me, that’s reality …