Les Arcs 2027, Héroïnes du quotidien

Les odeurs ont un goût de familier, de déjà vu… sur le bitume une vague odeur d’essence … sous les fenêtres le parfum du linge que l’on tente de faire sécher, de soupe de légumes. Chacun pourrait s’imaginer que des miettes s’écrasent sur la moquette au contact du pied. Chacun pourrait s’imaginer que les draps du lit seraient encore doux du sommeil de la nuit précédente.

En passant près de la cage d’escalier, c’est les notes de musique de la vie de tous les jours qui sonnent : le tambour des machines à laver, une porte qui grince, une radio mal réglée dit la météo. Beaucoup plus haut dans les escaliers, c’est une guitare qui massacre “rage against the machine”. Côté montagne on entend un très petit enfant qui pleure.

Elles viennent d’arriver. Elle tient la main de sa fille. Dans son autre main, un sac de courses “Super U La Rochelle” : des patates, du fromage, une salade, une baguette, un pot de fromage blanc. Elle rentre du boulot. Elle est passée la prendre au centre de loisirs. Elle aime sentir sa petite main dans la sienne. La petite fille raconte tous les petits riens de sa journée : son dessin, les cavalcades avec ses amis, l’animateur qui leur apprend à faire des gâteaux. Elle est l’écoute distraitement. Est ce que demain elle sera appelée ? à quelle heure ? pour combien d’heures ? dans quel hôtel ?

“Regarde Maman, les mésanges”. Le sac de courses est lâché au bas de l’immeuble. Elles filent par le chemin forestier, jusqu’à ce balcon sur la vallée, un peu avant le rail du funiculaire, où elles aiment observer les baies, les traces du temps, des saisons et des vivants qui passent.