déjouer l’angoisse du vide pour ressentir la matérialité d’autres possibles
Cet été je me suis réconfortée à la vue de nuées de papillons multicolores, dans le chatoiement des plumages des oiseaux … j’ai eu l’impression de moins de papiers gras et autres plastiques, pour plus de vies, de fleurs et de beautés ! Dans la bulle d’une tente posée au bord d’un torrent, dans une combe sous la voie lactée, à la lisière d’une forêt ondoyante, dans notre cabane itinérante, nos corps alourdis de la fatigue d’avoir marché et nos têtes enivrées de grand air, se sont lovés tout contre la Terre … et c’était trop bien. C’est notre culture familiale, c’est notre folklore estival, c’est l’héritage que nous laisserons à nos enfants. Pendant les vacances, nous rejouons un rituel familial : nous jouons avec les enfants, comme des enfants, à s’#ensauvager, à s’évader à la recherche d’un peu d’espaces temps vides de nos actualités mais plein de sensorialités en alliance, en inclusion dans le #vivant.
Jouer avec les enfants, comme des enfants à suivre les ombres des nuages sur les alpages … Jouer avec les enfants, comme des enfants à assembler des cailloux pour faire des maisons pour les insectes … Jouer avec les enfants, comme des enfants à reconnaître les fleurs et baies comestibles, à comprendre les traces des animaux, à surprendre le vol des oiseaux, le saut d’une biche, ou la sieste d’une marmotte … Jouer avec les enfants, comme des enfants, à chercher une source, à dévier le courant d’un torrent, à faire des ricochets, à faire voguer des brindilles de bois … Jouer avec les enfants, comme des enfants, à monter un feu, à l’alimenter, à tailler des piques, à raconter des histoires terribles sous la couverture des étoiles …
Un folklore moderne qui renvoie à un idéal pittoresque d’ordre #sauvage, de #nature préservée, de #biodiversité vivace. Un folklore moderne qui passe par des #rites liés à la conscience de l’apesanteur le long d’une falaise, de la brulure du froid de la nuit, de l’intime dans un temps long d’ennui, de la fragilité du lien dans les difficultés, de la puissance des éléments lors d’un orage de montagne, de la douleur qui revient toujours tant que l’on est vivant, de la joie du bruit du vent qui court dans les feuilles, de la sympathie avec un animal devenu familier. Le folklore d’une nouvelle cosmogonie qui laisse la part belle aux mystères de la nature, du biologique, qui ose le vertige de l’animisme … sans pour autant occulter l’overdose d’énergies fossiles et productions humaines qui submerge la planète terre.
Se ressourcer dans la nature pour être en capacité de déjouer ce qui est entrain d’arriver : être au monde tel qu’il est, pour décider de la manière dont nous héritons de notre civilisation … c’est retrouver avec le sourire l’odeur de l’essence, une idée de la liberté automobile … c’est se moquer du Van Life en s’adonnant à l’Âne Life … c’est être secourue suite à un incident et voir passer un migrant Afghan dans les ruelles du village … c’est marcher pendant 2 heures le long d’un sentier de pierres parmi fleurs de montagne pour atteindre le dernier refuge avant les glaciers fondus des écrins à 1845m2, quand juste sur l’autre rive du torrent, une départementale rutilante permet aux 4x4 et autres SUV de se garer sur le parking payant du Pré de Madame Carle … une départementale qui ne mène nulle part sauf à la disparition des glaciers, des torrents, des fleurs, des papillons ….
Déjouer ce qui est entrain d’arriver, c’est se démerder de nos ruines héritées stations services, routes, maisons secondaires … c’est se délasser d’un idéal de futur toujours plus confortable, plus rapide et donc proche la conquête de l’espace pour 10 mecs … c’est se délester de nos chaînes qui nous lient aux pipelines pétroliers … c’est se désintoxiquer de nos addictions aux shoots de plaisirs flash… Déjouer ce qui est entrain d’arriver (soit disons le, de la catastrophe de l’#anthropocène) c’est choisir de se maintenir dans les contre temps et contre performances … c’est se maintenir dans les interstices laissées par les restes du futurisme … c’est se maintenir aux seuils des modes de vie, cultures et civilisations pour pouvoir respirer l’odeur des fruits, pour sentir dans nos cheveux l’air d’autres mondes possibles … c’est sentir que l’on pose le pas suivant dans telle ou telle réalité possible …
Déjouer c’est dépasser la rage pour renverser le status quo, et avec patience et confiance : #crackTheWild ! pour poser les lignes d’une stratégie de valorisation et un logos, une logique de communication associée : Cloud Spotting donne et contre-donne une matrice de conceptualisation de marques engagées dans une stratégie de valeur. Convenons d’un talk the walk autour de la thématiques des marques vivantes.